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Bienvenue à bord. Images, histoires et bons plans de l'aviation aux Antilles

mardi 20 février 2007

Un BN2 (IRMA/Pilatus Britten-Norman BN-2B-26 Islander) immatriculé 8P-TAD et affrété par Air Martinique.
Une compagnie française affrète des avions d'une compagnie étrangère, sans autorisation des organismes de contrôle.
Bien que cet oubli administratif ne soit pas directement la cause de l'accident, l'avion avaiut ses certificats de navigabilité, une mauvaise connaissance du terrain de la part du pilote a conduit à l'irréparable.

L'appareil a décollé de l'aéroport de Grantley Adams pour un vol sur Fort de France pour le compte de la Société Nouvelle Air Martinique. En procédure d'arrivée IFR, de nuit, le pilote demande et obtient une clairance d'approche à vue. Le survol de l'aérodrome ou de ses environs n'est pas identifié par le pilote; l'appareil s'écrase dans le relief dans le prolongement de la route d'arrivée et à huit milles marins de l'aérodrome.

EXTRAITS DU RAPPORT OFFICIEL SUR CET ACCIDENT
Disponible ici


1 - RENSEIGNEMENTS DE BASE
1.1 Déroulement du vol
Le lundi 18 juillet 1994 à 00h45 UTC, soit le dimanche 17 juillet 1994 à 20h45 en
heure locale, le Britten Norman BN2B immatriculé 8P-TAD de la compagnie
aérienne Trans Island Air (TIA) décolle de Grantley Adams (Barbade) pour Fort de
France (Martinique) avec un pilote et cinq passagers à son bord.
Il est précédé d'environ vingt minutes par l'appareil immatriculé 8P-TAC, de même
type, de la même compagnie et pour la même étape. Ces vols honoraient une
demande d'affrètement de la Société Nouvelle Air Martinique ; ils transportaient
les passagers initialement prévus sur un Dornier 228, en panne, qui devait
effectuer le vol régulier PN 403.
A 01h39, sur demande du contrôleur d'approche, le pilote transmet son heure
estimée d'arrivée à la verticale de la balise FOF à 01h47.
A 01h40, le pilote indique être à 2700 pieds, soit à l'altitude minimale d'arrivée
dans ce secteur, toujours sur la radiale 150 de FOF ; il annonce être en vue du
terrain et demande à effectuer une approche à vue.
A 01h42, sur demande du contrôleur, le pilote confirme avoir le terrain en vue et
obtient la clairance d'approche à vue.
A 01h45, le pilote du 8P-TAD transmet pour la dernière fois.
A 01h48, il ne répond plus aux appels du contrôleur.
A 01h58, la phase DETRESFA de la procédure de recherche et de secours est
déclenchée.
Le 19 juillet 1994 vers 08h30, soit le surlendemain de l'accident, l'épave est
localisée dans les monts du Carbet, près du Piton Lacroix sur la Commune de
Bellefontaine.
1.2 Tués et blessés
Le pilote et les cinq passagers ont été tués.
1.3 Dommages à l'aéronef
L'aéronef est détruit.
1.4 Autres dommages
Néant.
1.5 Renseignements sur le personnel
1.5.1 L'équipage
L'équipage minimal de conduite sur cet appareil est composé d'un seul pilote (réf.
certificat de navigabilité).
Le pilote était âgé de 39 ans. Il était titulaire des licences et qualifications requises
pour entreprendre ce vol et totalisait 2000 heures de vol dont 1400 sur ce type
d'appareil.

1.17 Renseignements sur les organismes et la gestion
Ce vol était initialement prévu sur un Dornier 228 exploité par la Société Nouvelle
Air Martinique (SNAM). L’appareil étant indisponible pour cause de panne d'un
moteur, la SNAM a affrété deux BN2 de la société Barbadienne Trans Island Air.
La demande d'affrètement a transité par une société de service Jet Aviation
Service (JAS), basée sur l'aérodrome de Fort de France - Lamentin. JAS a
confirmé à la SNAM l'offre de la TIA par une télécopie datée de la veille de
l'accident à 16h42.
La réglementation en vigueur précise que l'affrètement par une société française
de transports aériens d'appareils exploités par une compagnie étrangère est
soumise à l'obtention préalable d'une autorisation délivrée par le Service des
Transports Aériens après avis du Service de la Formation Aéronautique et du
Contrôle Technique qui s'assure que ces appareils peuvent être exploités
conformément aux normes techniques françaises de sécurité.
Dans le cas présent aucune demande n'a été effectuée et les appareils de TIA ne
pouvaient donc pas être réglementairement affrétés.
Il convient également de noter que les services locaux de l'aviation civile n'étaient
pas informés de cet affrètement ; le plan de vol ne mentionnait d'ailleurs que l'immatriculation Barbadienne, sans référence au numéro de vol Air Martinique (PN 403).